Réflexion autour des journées d'adoption de chatons

Cette réflexion/narration m’a été inspirée par la réaction d’une adhérente de l’association très critique à l’égard de la « formule »de journée d’adoption, considérant que c’était un échec du fait qu’on ne savait pas quel serait plus tard le sort des chatons adoptés et que c’était une façon de s’en débarrasser.
La réalité : c'est saisonnier comme le dit Raoudha, et à la période entre le printemps et le début de l'été, des chatons de tous âges (donc du cordon ombilical au chaton de 2 mois peut-être) sont dans la rue. C'est un fait incontournable.
Le deuxième fait, c'est que SOS Animaux commence à être connue, hélas sélectivement, par des gens qui commettent un acte "charitable" en venant apporter des chatons trouvés dans la rue - à part certains adhérents de proximité (Nabeul et ses environs, zones urbaines), des amis de l'association ou éventuellement des clients de la clinique vétérinaire – qui, eux, viennent à visage découvert, il y a aussi ceux qui viennent en catimini "balancer" un carton devant le porche du siège de l'association - ni vu ni connu !!
Le troisième fait, et c'est l'expérience qui a été vécue à l'association à la "saison chatons" 2008, c'est que le les chatons ont aflué en nombre conséquent, d'où l'organisation de ces journées. Le rassemblement de ces chatons a posé problème : en les mettant dans la chatterie avec les adultes (en attendant de mettre sur pied la journée d'adoption), ils ont été en contact avec des congénères et, plus sensibles qu'eux, beaucoup sont tombés malades (leur courte existence dans la rue n'avait de toutes façons pas arrangé les choses, surtout étant séparés de leur mère). Ce n'était guère mieux en les mettant dans une pièce isolée... donc la mortalité a été importante. Ils seraient restés dans la rue, leur sort aurait été très précaire (maladies, malnutrition, voitures...) et leur fin, pour certains, aussi rapide.
Ceux qui ont tenu le coup se sont se sont retrouvés (expérience menée deux fois) - les 5 et 30 juillet - au jardin de la Jarre à Nabeul pour être adoptés (et la plupart d'entre eux l'ont été).Les adoptants informés de l'événement, sont venus en famille (aucun chaton n'a été donné à un enfant venu seul) choisir leur chaton et l'ont emporté dans un carton, après avoir rempli un formulaire en indiquant leurs coordonnées (adresse et téléphone). Ils s'engageaient moralement dans ce formulaire à bien traiter ce chaton.
Dans une émission « 30 millions d'animaux », il y avait un reportage sur un refuge et on montrait tout le déroulement de la procédure quand des personnes voulaient adopter chien ou chat. Entrevue dans un bureau de l'association, questionnaire à remplir pour déterminer les motivations et conditions de vie du foyer d'accueil, suivi par la suite avec visite d'un membre du refuge pour vérifier les bonnes conditions et l'état de l'animal, tout ceci pour éviter les retours au refuge d'animaux adoptés.A SOS Animaux, on est loin de ce contexte idéal :
L’association n'a pas de siège ni de bureau à elle et est hébergée chez sa présidente, Raoudha Mansour. L'association a pratiquement épuisé ses maigres fonds de l'exercice 2008 et est en attente d'une subvention.Quelques bénévoles viennent nettoyer certains jours de la semaine le local extérieur d'accueil des chiens abandonnés et la chatterie des chats abandonnés, mais s'essoufflent ou sont pris par d'autres obligations.La présidente se démène entre vie associative dont elle est le moteur, vie professionnelle (vétérinaire) et vie familiale, la vice-présidente, de même, entre sa vie professionnelle (enseignante d’éducation sportive), vie associative et deux grands adolescents en fin de scolarité secondaire à élever.
Quant à la secrétaire générale (ma pomme) entre vie professionnelle (traductrice indépendante), vie quotidienne sans enfants mais avec chiens et chats (plus divers animaux à plumes), largement l'équivalent d'un petit refuge à plein temps et pour toute la durée de vie desdits animaux.Les autres adhérents vivant dans la région sont aussi occupés par leur propre vie malgré leurs bonnes intentions et leur amour des bêtes... il ya bien parmi les adhérents étrangers en particulier, des retraités. mais pour aller rendre visite aux familles adoptantes qui sont tunisiennes, il est mieux indiqué (sur un plan psychologique et culturel) d'envoyer des personnes parlant l'arabe et connaissant la culture d'ici. Conclusion, le volet "service après-vente" (mais le terme est impropre, c'est juste une plaisanterie douteuse de ma part), est resté au stade des vœux pieux et l'association n'a PAS pu envoyer de personnes rendre visite aux familles !!!
Autrement dit, nous ne savons pas si dans certains cas, l'adoption n'a pas été un caprice et que le chaton n'a pas été à la première occasion ou plus tard rendu à la rue. C’est un risque !! Mais comparons-le à celui d'être resté dès le départ dans la rue. Donc, le débat reste ouvert, si débat il y a. Les personnes de bonne volonté habitant Nabeul et membres ou pas de l'association sont invitées à se manifester si elles se sentent capables d'assumer quelques visites ultérieures à des familles adoptantes, pour les futures adoptions de cette année comme pour les précédentes.L'action concernant les chatons s'est limitée à Nabeul pour l'instant, mais il n'est pas exclu que sous l'égide de l'association, des adhérents vivant dans la région du Grand Tunis, organisent ce type d'événement.
Il n'empêche qu'il faudrait recommander aux âmes bien intentionnés qui viennent apporter des chatons sauvés de la rue de les garder provisoirement chez eux, de prendre contact avec l'association pour obtenir des conseils (ex. ne jamais donner du lait de vache aux chaton ou même plus âgé, donner au besoin du yaourt plutôt) et la date de la journée d'adoption, cela éviterait de surcharger l'association qui manque de bras au quotidien et avec une bonne coordination, les chatons pourraient ensuite être apportés la veille de la journée d'adoption. Une idée à creuser (c'est le cas pour certains chatons qui seront présents dimanche pour la première journée d'adoption de 2009.