samedi 21 mars 2009

Article dans La Presse du 24 février 2009

Ci-dessous l'article paru dans La Presse du 24 février 2009 et signé Dorra Ben Salem (venue quelques jours auparavant au siège de l'association).
Le lien vers ce même article publié sur le site de La Presse :
http://www.lapresse.tn/index.php?opt=15&categ=3&news=88857

Association SOS Animaux de Nabeul
Sauver l'animal de l'intolérance humaine
• Besoin d'un siège ou, à défaut, d'une cabane en bois


Malgré le parcours mené par les amis des animaux à l'échelle tant nationale qu' internationale pour ancrer davantage la culture de la protection des animaux, qui représentent non seulement une partie indispensable à notre environnement, mais aussi des compagnons agréables qui ne cessent par leurs comportements spontanés de nous surprendre et de nous apprendre que le respect et la protection de l'animal demeurent, de nos jours, une question incontournable.
Si elle l’est, c ’est en grande partie à cause des préjugés et de l’éducation que reçoivent les enfants dès leur jeune âge qui ont fini par les influencer négativement et tuer ainsi l’amour inné qu’éprouve l’homme pour les êtres vivants. «Ne touche pas à cet animal parce qu’il est sale», ou encore : «Ne t’approche pas de tel animal car il est méchant». Ce sont des interdictions que beaucoup de parents ne cessent de répéter à leurs enfants, semant ainsi chez eux l’intolérance par rapport à l’animal et une réticence qui se transforme aussitôt en mépris, pour ne pas dire en haine. Ne parlons pas des dessins animés qui, au lieu d’inculquer chez les enfants les principes de bienfaisance, leur montrent des scènes de maltraitance envers les animaux comme étant des scènes sympathiques . Dans le milieu rural, ce comportement est monnaie courante : les bêtes — en pensent certains — sont insensibles et leur maltraitance est tolérable, voire normale.
Pour faire face à cette attitude et tenter de concilier l’homme avec la faune et avec son environnement, une nouvelle association a vu le jour en octobre 2007. «SOS Animaux», située à l’entrée du gouvernorat de Nabeul, s’active depuis son instauration pour traiter les problèmes jugés prioritaires et venir en aide aux animaux de la rue. «SOS Animaux ne bénéficie pas jusqu’à présent de siège officiel. Ceci n’est autre que mon cabinet de vétérinaire que j’ai aménagé de façon à y démarrer l’activité de l’association et qui me sert également de studio pour y vivre. Malgré le manque de moyens, j’ai quand même décidé de mettre le pied à l’étrier et de foncer», indique ouvertement Mme Raoudha Mansour, présidente de l’association.
Les débuts de cette jeune ONG s’annoncent déjà intéressants et révèlent la bonne volonté d’une équipe certes restreinte, mais active.
Durant une année, SOS Animaux a réussi à mener à bien plusieurs actions à portée sanitaire et éducative et à gagner quelque 150 adhérents bien que la plupart sont inactifs. En effet, la stratégie de l’association se présente comme un ensemble de programmes progressifs et complémentaires. L’idée est de sensibiliser la population à la cause animale, d’interventions efficaces pour soigner et sauver les animaux abandonnés, promouvoir l’adoption des animaux domestiques et chercher des sources de financement conséquentes. Aussi, sur le plan sanitaire, SOS Animaux a -t-elle procédé à la castration de chats dans le cadre d’une campagne publique et de campagnes privées dans les rues, le marché de Nabeul, ainsi que dans les jardins des hôpitaux et des hôtels ? «Bien que les vétérinaires effectuent ces actions bénévolement, la stérilisation d’un chat nécessite, mine de rien, 45dt comme frais de soins. Nos moyens nous empêchent de recourir régulièrement à ce genre d’actions préventives», indique Mme Mansour. Parallèlement au volet sanitaire, l’association s’active pour développer une panoplie d’actions axées sur la sensibilisation et la formation sur la protection des animaux. Ainsi, l’association a focalisé sur les enfants «qui par nature aiment les animaux et nous intervenons avant que les parents ne leur transmettent les préjugés», précise la présidente de l’association. Ainsi, elle a organisé un concours auprès d’un jardin d’enfants pour sensibiliser cette catégorie cible. Elle a également organisé une rencontre en partenariat avec la bibliothèque régionale de Nabeul. A cet effet, l’association a distribué aux jeunes des livrets contenant des conseils pertinents pour traiter avec les animaux de la rue. «Nous faisons également du porte à porte pour sensibiliser les enfants dans les écoles primaires», renchérit Mme Amel Mahmoudi, vice-présidente de l’association. Sensibilisation des enfants, mais aussi des adultes, par le biais de conférences d’information. SOS Animaux a, en fait, participé à la journée mondiale du bien-être animal, tenue à Sidi Thabet, au premier salon de l’agriculture de Nabeul, ainsi qu’à la foire artisanale de Nabeul. Elle a, en outre, organisé une journée portes ouvertes pour inciter les enfants à adopter des animaux domestiques. «Nous comptons mettre en place un comité de suivi pour nous assurer de la sécurité des animaux désormais adoptés», souligne Mme Mansour.

Les préjugés et l’esprit utilitaire en cause

Il est vrai que l’espace est fort agréable, du moins pour les chats, logés dans une pièce à décoration artistique. Les chats de race, eux, sont logés dans une chambre à part. Soit. Mais pour ce qui est des chiens, dont des caniches, ou encore du mouton qui a échappé au «couteau de l’Aïd», le séjour est plutôt incommode. «Nous cherchons à construire rapidement au moins une cabane en bois afin d’héberger les animaux abandonnés ou trouvés dans des conditions lamentables. Ce serait plutôt un parc - hôpital pour animaux où ils vivront et seront visités par les personnes intéressées par l’adoption. Il comprendra également une salle de chirurgie pour le traitement. Cela nous coûtera quelque sept mille dinars, une somme dont nous ne disposons pas encore. Nous nous activons pour attirer des sponsors afin qu’ils puissent nous financer, chose difficile , car seul l’esprit utilitaire prend le dessus tant dans le domaine du sponsoring que dans la vie quotidienne», note Mme Mansour. Parallèlement au projet Parc hôpital, SOS Animaux projette la mise en place d’une clinique ambulante pour intervenir sur place. «Là encore, souligne notre interlocutrice, le manque de moyens financiers freine notre travail». Les frais d’adhésion à l’association à raison de 30dt pour les adultes et 12dt pour les jeunes par an et l’argent gagné à travers les ventes des vêtements légués dans le cadre de la kermesse ou encore de «Boutique SOS Animaux» sont insuffisants pour donner plus d’ampleur au travail de l’association.
Malgré le manque de moyens, mais aussi des collaborateurs, cette jeune association ne baisse pas les bras. Déjà, elle dispose de deux site web et d’un blog interactif. «Ces moyens de communications nous permettent de diffuser l’information et de gagner de nouveaux partenaires et adhérents tant à l’échelle nationale qu’internationale, afin de créer des mini - réseaux de personnes, à la fois intéressées et actives», indique Mme Hayet Dhifallah, secrétaire générale de l’association. Son programme d’action pour 2009, est en effet, axé sur les soins des chats, chiens, ânes et mulets. «Plus qu’un choix, il s’agit de cas prioritaires. Nous élargirons petit à petit notre terrain de travail», note Mme Mansour. Et d’ajouter qu’il est impératif à présent de mettre en place des comités sanitaires, éducatifs, de sponsoring et de communication pour une meilleure organisation du travail. La présidente de l’association souhaite réaliser, peut-être progressivement, mais sûrement, ses objectifs les plus chers, notamment changer les mentalités et contribuer à l’information des enfants afin qu’ils sauvent la situation et instaurent une nouvelle conception de la relation entre l’homme et l’animal; une conception basée sur la bienfaisance. «Cela est possible surtout si les adultes stoppent la transmission des préjugés, qui sont fondés sur l’intolérance, ainsi que l’esprit utilitaire qui empêchent les enfants d’apprendre à faire le bien sans demander à être récompensés», conclut Mme Mansour.

Dorra Ben Salem

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